Mont Blanc
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L'ascension du Mont-Blanc

Le mont Blanc s'élève au cœur du massif du Mont-Blanc et constitue le point culminant de la chaîne des Alpes. C'est également le plus haut sommet d'Europe occidentale, ce qui lui vaut le surnom de Toit de l'Europe. Il se situe à cheval entre la France et l'Italie, au sud de Chamonix-Mont-Blanc (Haute-Savoie).

Il domine les fameuses aiguille du Midi au nord et Grandes Jorasses au nord-est, et alimente directement le glacier des Bossons vers la vallée de l'Arve.

 

Le sommet :

Nom : Mont-Blanc

Altitude : 4810 mètres

Cartographie : IGN 3531 ET et IGN 3630 OT


L'itinéraire choisi :

Nom : Arête des Bosses, dite voie normale ou royale

Type d'escalade : rocher, neige

Difficulté : PD+

Orientation : Ouest

Altitude de départ : 2115 mètres (Gare du Mont-Lachat)

Dénivelé positif : 2695 mètres
 

 

Le parcours de l'ascension en vidéo en 3D

 

Voici le récit de notre belle aventure sur le plus haut sommet d'Europe occidentale

Lundi 13 août 2012

Vendredi 17 août, nous sommes censés partir à 4. Richard (dit le Kratz), Philippe (dit Dobs), Alain (dit le Bleu) et Christian (dit le Lapin Ketchup).

Malheureusement, ce matin du 13 août, notre guide spirituel (ou spiritueux) "Kratz le magnifique", qui se rendait en vélo au boulot, se fait shooter par une bonne femme en bagnole et fini aux urgences à l'hôpital de Neuchâtel. Heureusement, rien de cassé, mais des plaies ouvertes sur une bonne partie du corps et un sacré choc ! Impossible pour lui de marcher et de gravir le Mont-Blanc. Il est donc obligé de renoncer. Du coup, le Bleu décide également de stopper l'aventure. Christian et moi, après maintes réflexions, décidons, un peu à contre cœur, d'y aller quand même étant donné les bonnes conditions climatiques annoncées.

Vendredi 17 août 2012

Rendez-vous est fixé chez moi à Marin à  14h avec Christian. Fidèle à ses habitudes, il arrive à 14h20 mais à une excuse. Il a du fixer le pot d'échappement de sa voiture qu'il était en train de perdre. Ok, pas grave, on est pas à la bourre (pour le moment).

On passe chez les Rognons chercher un casque pour Christian et la maitresse de maison nous offre gracieusement l'apéro avant de prendre la route. Un bonne bouteille d'Œil-de-Perdrix pour nous rappeler nos origines neuchâteloises. Vers 15h15 on prend enfin la route pour nous rendre à la banque à Neuchâtel afin d'y prélever des Euros. Puis c'est le moment de faire le plein d'essence et de rouler direction Martigny. Il fait chaud et soif, on s'arrête donc au grand centre commercial de Martigny pour y acheter des bières et également le pique-nique du lendemain pour la montée.

On repart de Martigny à 18h, heure à laquelle on avait rendez-vous avec notre guide aux Houches ! Bref on l'appelle pour lui expliquer notre retard et on arrive enfin aux Houches à 19h20. Après un coup de fil, notre guide nous rejoint sur le parking du téléphérique de Bellevue que nous allons prendre le lendemain pour commencer notre expédition jusqu'au Refuge du Goûter.

Première remarque de notre guide, il ne comprend pas pourquoi nous avons pris l'option "Voie royale" au lieu de celle des "Cosmiques" plus belle, plus longue et plus difficile. Il nous propose donc d'annuler notre nuitée au refuge du Goûter pour réserver au refuge des Cosmiques. Heureusement (pour nous), aux Cosmique, il n'y a plus de place de libre ! Nous allons donc, comme prévu, effectuer notre ascension par la voie royale.

Après une petite inspection de nos affaires, notre guide nous informe qu'il y un vent d'enfer en haut, qu'il fait froid, qu'on mange mal au refuge du Goûter, qu'on ne dormira pas, que c'est crade.... Bref que de bonnes nouvelles. De plus, le train que nous devons prendre après le téléphérique est en réfection. Nous devrons donc marcher sur la voie pendant une bonne demi-heure pour un dénivelé supplémentaire d'environ 250m.

Rendez-vous est donné au départ du téléphérique des Houches le 18 août à 7h20. Il est temps pour nous maintenant d'aller trouver notre hôtel** à Chamonix et de souper.

L'hôtel du Clocher, en plein centre, est simple mais sympathique. Une charmante petite vieille dame nous accueille et nous indique notre chambre. Les lits sont bons. Elle est d'accord de nous préparer un petit-déjeuner pour le lendemain matin à 6h45. Puis, départ dans le centre de Chamonix pour trouver de quoi se ravitailler avant la courte nuit qui nous attend. On fini par s'installer sur une terrasse d'une sorte de pizzéria "La Pitz" pour y manger le menu proposé. Assez bon, mais pas très adapté à ce qui nous attend le lendemain. Encore une petite bière au pub du coin où on se rend compte que les gens qui le fréquentent ne sont pas là pour les mêmes raisons que nous !

Bref, on rentre à l'hôtel où j'essaye de préparer mon sac, mais je n'arrive pas à tout mettre dedans et ça m'énerve !!! Du coup je me couche et commence une longue nuit d'attente, sans sommeil. Et chiotte, c'est le cas de le dire, n'arrivant pas à digérer mon souper, j'ai mal au bide et je cours aux WC toutes les heures.

Samedi 18 août 2012

A 6h30 quand le réveil qui aurait du sonner n'a pas sonné, on se lève. Je n'ai pas la pêche, j'ai même la gerbe ! Ca commence mal ! On se lave en très grande vitesse car on est en retard, et on descend déjeuner. Christian mange son croissant et sa baguette de pain et moi je n'arrive rien à avaler, à peine ma tasse de thé et encore. Bref, on part de l'hôtel à 7h10, il nous reste 10 minutes pour atteindre les Houches et son téléphérique. On speed et on arrive juste à l'heure. Maintenant il reste à décider ce que je vais finir par mettre dans mon sac... Veste de ski ou pas ? Le guide me propose de la prendre malgré le fait qu'il semblerait qu'il ne fasse pas si froid que ça au sommet. Les conditions météo sont données excellentes mais dangereuses pour les chutes de pierres dans le "Grand Couloir", isotherme 0° aux environs de 4000 mètres.
 

7h30 départ du téléphérique de Bellevue (1000m d'altitude), rempli de marcheurs prêts à faire le même parcours que nous. Puis attente au somme du téléphérique (1794m) que le petit train arrive. C'est le moment d'attacher ses souliers, de régler son sac et de fixer correctement son piolet au sac à dos. Le train arrive, ça démarre et on stoppe 5 min après, soit à l'arrêt suivant, au Mont-Lachat à 2115m. Le rail est en réparation, c'est le moment de monter à pieds, dans les cailloux, le long de la voie jusqu'au Nid d'Aigle à 2380m. L'aventure sérieuse débute enfin...

Aux alentours de 11h30, on arrive prêt du refuge de Tête Rousse à 3167m. On a déjà fait 1050m de dénivelé positif, mais notre guide ne veut pas passer au refuge et perdre du temps. Jusque-là, on peut dire que c'était de la balade de santé, pas trop raide et sur des chemins assez bien fait. Toutefois, avec la mauvaise nuit passée la veille, j'ai peiné et me suis en plus fait une sorte d'insolation. Bref, à Tête Rousse, j'avais déjà presque envie d'abandonner. Après 5 minutes de pause, un peu d'eau et quelques fruits secs, les choses plus sérieuses commencent ! On met les baudriers et le casque et on s'encorde. C'est parti pour encore 668m de dénivelé dans de la caillasse avec en plus le "passage de la mort" où très régulièrement des pierres descendent à des vitesses vertigineuses. Le but est donc de passé à cet endroit avant que le soleil ne tape trop fort et que les pierres se dérobent du sol. Un moment un peu stressant, car il faut toujours être prêt à rebrousser rapidement chemin si la "caillasse descend". Puis on grimpe, et c'est raide et c'est raide... et c'est raide. On fait quasiment de l'alpinisme. Heureusement que des câbles nous aident de temps à autres à escalader ces immenses rochers.

 

Enfin, vers 14h, on arrive au Refuge du Goûter, 3835m (l'ancien, car le nouveau n'est pas encore ouvert). Un peu épuisé quand même, mais heureux d'avoir maitrisé cette horrible montée. De là, on a une superbe vue sur la vallée et les montagnes des alentours. En plus, il fait une chaleur incroyable pour cette altitude. Pratique pour faire sécher nos chaussettes, t-shirt et godasses et pour se prélasser sur la petite terrasse avec une bière et manger notre pique-nique acheté la veille. Le guide nous conseille d'aller faire une sieste, mais nous préférons regarder les parapentistes qui profitent de cette chaleur et des "thermiques" pour monter à des hauteurs vertigineuses. Il fait tellement chaud, que pour finir, nous allons nous reposer un peu sur nos lits en attendant le souper.

18h tapante, le souper est servi. Délicieuse soupe aux légumes, puis blanquette de veau à la crème avec riz, et flan vanille pour le dessert. Vraiment excellent, tout à fait l'inverse de ce que nous avait prédit notre guide (juste en passant, il a préféré ne pas manger de viande pour être sûr de ne pas être malade le lendemain... très réjouissant pour nous) !

Après quelques discussions avec les autres marcheurs il est temps d'aller admirer le coucher du soleil et d'aller, nous aussi, nous coucher. Il est 21h15 quand j'avale un Dormicum pour m'aider à trouver le sommeil. Mais le cœur tape rapidement à cette altitude et le sommeil, malgré la fatigue, peine à venir. Pour finir je m'endors aux alentours de 22h30 je pense. Christian lui, ne l'a pas encore trouvé le sommeil.

Dimanche 19 août 2012

On se réveille à 01h45 comme prévu. Et là, c'est le stress ! Tout le monde sort du lit en même temps, s'habille, cours pour aller rapidement avaler une tasse de thé et une tartine et sortir mettre ses crampons pour partir le plus vite possible et être en tête du peloton des marcheurs. Je suis prêt devant la cabane et notre guide s'impatiente sur Christian qui est retourné à l'intérieur soigné une cloque. Il s'énerve, gueule, et s'inquiète de voir les anglais partir avant nous, car ce n'est pas dans ses habitudes !

Christian n'est pas bien. Il a passé une mauvaise nuit et ce n'est pas son jour (comme moi la veille). Moi, je suis en pleine forme et me réjouis d'attaquer cette montée. Et c'est parti. Un pas assez lent, mais régulier. Pas de pause pendant 2 heures. Puis petit arrêt dans le Col du Dôme pour enfiler des habits plus chauds car le froid et le vent commence à nous frigorifier. Christian n'a pas la pêche. Il peine (ce qui n'est pas dans ses habitudes). On avance gentiment, trop gentiment pour le guide qui s'excite et nous informe que si on continue à faire des arrêts réguliers, on n'atteindra jamais le sommet. Après le refuge Vallot, il secoue Christian en lui disant que s'il ne met pas un peu du sien, vaut mieux qu'on rebrousse chemin. Le pauvre, il est mal, n'a plus d'énergie et de force et se fait encore engueuler. Mais, il résiste, se concentre et puise dans ses réserves pour continuer (il m'a avoué qu'il a failli arrêter à Vallot tellement il était mal). Passage des "Bosses" puis de l'arrête (super pour le vertige... 50cm de large et 2000m de vide de chaque côté). Le soleil arrive enfin et nous, 15 minutes plus tard, passons l'arrête sommitale. On y est ! C'est réussi. Il est 6h55 du matin, le vent souffle à 70km/h, il fait -15 degrés mais le ciel est tout bleu. ON EST AU SOMMET !


La pyramide noire qu'on aperçoit derrière nous est simplement l'ombre du Mont-Blanc. On ne voit cet ombre uniquement que du sommet !

Après 5 minutes de pause et quelques photos, c'est le moment de redescendre. Le guide me place en premier de cordée pour donner le rythme et me demande de bien me concentrer car la descente est encore longue et il faut croiser des cordées qui montent dans des endroits pas très évidents vu la largeur du chemin ! Petite pause rapide à la cabane Vallot (quelques abricots secs et un peu d'eau) puis descente d'un bon rythme jusqu'au refuge du Goûter où notre guide veut à peine s'arrêter car il aimerait passer le plus rapidement possible le "passage de la mort". Stop ! On lui impose une pause pour se réhydrater et manger quelques victuailles pour reprendre des forces car la descente dans la caillasse est encore longue, très longue.

30 minutes plus tard, c'est reparti dans ces immenses rochers qu'on a gravis la veille. Ca paraît encore plus raide à la descente car on avance le corps en avant. Super pour le vertige de voir le vide devant soit. Personnellement, il faut que je puise au plus profond de moi car je n'aime pas du tout ce genre d'endroit. Puis soudainement, on entend un torrent de pierres dévaler le long du "Grand Couloir". Très réjouissant lorsqu'on devra retraverser le "passage de la mort".

Tout se passe bien, je maitrise ma descente. Christian lui, s'en donne à cœur joie car il a bien récupéré et est habile dans ce genre de situation. On implore une fois de plus notre guide pour qu'on s'arrête au Refuge de Tête Rousse pour se racheter à boire (nos gourdes sont vides) et enlever une couche (on a toujours nos collants sous nos pantalons). Quel bien ça fait ! Puis on repart 20 minutes plus tard, gentiment, pour attaquer les derniers 1050m de dénivelé pour rejoindre la station de train du Mont-Lachat. A 15h, le train démarre et notre aventure, à pieds, se termine après près de 2700m de dénivelé de descente. On reprend le téléphérique à Bellevue pour atteindre Les Houches et, vers 16h, on enlève enfin nos godasses qu'on porte depuis plus de 12 heures.

Petite bière bien méritée sur la terrasse d'un café, paiement du guide (850 Euros) et départ pour Chamonix (à 10min de voiture) pour aller chercher nos diplômes d'ascension (qu'il faut encore payer 10 Euros pièce !) au bureau des guides.

Puis rentrée en voiture sur Martigny, arrêt aux bains de Lavey pour se détendre et se laver, petite croque au restaurant à côté des bains et retour sur Neuchâtel où nous arrivons vers 22h, fatigués, mais heureux d'avoir atteint notre but.

ON A REUSSI A VAINCRE LE MONT-BLANC !

Malgré l'entraînement régulier que je pratique depuis quelques années, je peux vraiment l'énoncer... ce n'est pas une balade de pédés !

En cadeau bonus, une vidéo (trouvée sur Internet) des pierres qui dévalent le "couloir de la mort" lors de la montée au refuge du Goûter.

 

Frais pour les 2 jours pour 2 personnes :

Souper à Chamonix le 1er soir = 80€
Hôtel (1 nuitée avec petit-déjeuner) = 100€
Refuge du Goûter (1 souper, 1 nuitée, petit déjeuner, boissons) = 250€
Guide = 850€
Certificats d'ascension = 20€

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Révision : 31 octobre 2012 23:17:55
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